« Et tu danses, Lou » au Théâtre : « Tu surprends ton monde, ta mère, ton père, les mauvais ouvriers de ta venue sur terre paniqués dès ton surgissement épique… Nous étions censés t’accueillir. C’est toi qui nous cueilles. Ton sens inné de l’uppercut ! »
LA PIÈCE (mise en scène par Lee Fou Messica) : Un hasard génétique a mis au premier jour sur le chemin de leur vie commune un invité-surprise. Une singularité qui fait que l’enfant Lou présente « des troubles sévères du langage et quelques difficultés associées ». La vie est facétieuse : maman fait des livres et papa travaille à la télé. L’histoire peut commencer.NOTE DES AUTEURS : Ce livre a été conçu à quatre mains et en trois temps. Heure après heure, année après année, puis de façon plus ponctuelle, la mère de Lou fait le récit, sous forme de journal, de leur aventure. Pour avancer et partager, le père de Lou lui fait écho en relisant cette relation avec un recul de dixsept ans. C’est à leur fille que ce dialogue s’adresse.
Pom Bessot est éditrice au Cherche-midi éditeur.
Philippe Lefait est journaliste.EXTRAITS :
« Nous dansons tous les trois. Nous dansons le bonheur au creux de notre cœur, le bonheur gagné de nos aventures respectives, et celui de cette journée exceptionnelle. Légers, heureux, portés par notre histoire. C’est à l’exacte mesure de l’amour qui nous lie, qui nous tient et que nous pouvons ce soir exprimer devant notre famille et nos amis. C’est le théâtre de notre intimité qui ne pourra jamais se dire autrement ni un autre jour. Lou est sur mon ventre. Mon Dieu, qu’elle est petite ! 45 cm pour 2,2 kg. Mon bébé aux cheveux noirs a une bouche immense, un nez minuscule et des yeux écartés. Elle ne ressemble ni à Philippe ni à moi. L’équipe qui m’a aidée à accoucher appelle la pédiatre de garde : c’est une femme maigre. Sa voix haut perchée donne l’impression qu’elle crie. Elle lâche : Votre petite fille a une drôle de tête. Tu ressembles à ta sœur. Les mêmes cheveux et cette proximité de bouille. Une famille s’est agrandie ici dans cette bizarrerie de ta venue et dans un premier commentaire autorisé dont la violence et la désinvolture nous coupent les pattes. Tu surprends ton monde, ta mère, ton père, les mauvais ouvriers de ta venue sur terre paniqués dès ton surgissement épique… Nous étions censés t’accueillir. C’est toi qui nous cueilles. Ton sens inné de l’uppercut ! »
« Et tu danses, Lou »
au théâtre des Célestins à Lyon …
à Avignon …